Le père de l’Afrobeat avait une considération particulière pour ses danseuses. Des femmes libres et fières qui peuplaient la « République » qu’il avait fondée.

On les surnommait les reines de Kalakuta Republic, une communauté libre de l’oppression militaire, érigée par le chanteur. Le lieu regroupait sa famille, les membres de son orchestre et ces fameuses amazones. Elles l’accompagnaient partout et dansaient lors de ses concerts comme si leurs vies en dépendaient.

Harcelées par la police et même torturées en raison de cette alliance, les Reines du Kalakuta ont donné un supplément d’âme à l’art de Fela Kuti. Ce dernier avait épousé 27 d’entre elles, le même jour. Si des mauvaises langues entretenaient le mythe d’un personnage aux mœurs débridées, beaucoup savaient que ces mariages étaient plutôt un moyen de mettre ces femmes à l’abri du besoin et de leur conférer un statut.

Fela avait fait sa demande le plus sommairement du monde, en proposant à celles qui voulaient porter son nom de le mentionner sur un bout de papier. La cérémonie a eu lieu quelques jours après, suivi d’un voyage de noces collectif au Ghana.

Ayant fait l’objet d’un hommage par le magazine Afropolitain, les belles danseuses, ont été décrites comme des féministes à part entière, dont l’engagement méritait d’être célébré.