Considéré comme une sorte de héros par ses compatriotes, l’humoriste kenyan voit sa popularité grandir jour après jour, au grand dam des autorités.

Eric Omondi n’a pas son pareil pour pointer du doigt les dérives du système. Primé à plusieurs reprises, le comédien a pris le parti de dénoncer ce qu’il qualifie d’esclavage économique dans son pays. Arrêté en février dernier avec un groupe de personnes pour rassemblement illégal devant le parlement, il avait été relâché après s’être acquitté d’une grosse amende. La manifestation avait été organisée en réaction à la cherté de la vie. Eric Omondi et ses acolytes avaient scandé leur mécontentement pieds et torses nus avant d’être appréhendés par la police. « C’était symbolique. Nous voulions montrer à nos représentants la situation du peuple et sa précarité. Il n’y avait aucune hostilité de notre part » a-t-il affirmé lors d’une interview.

Très suivi sur sa plateforme digitale, l’artiste se sent investi d’une mission aujourd’hui. « Les régimes se succèdent au Kenya et nous mettent à chaque fois face aux mêmes problèmes. Je veux utiliser ma voix contre cela, c’est mon rôle en tant qu’influenceur ». Agé de 40 ans, la star souhaite changer la donne en usant de sa notoriété mais encourage aussi les citoyens de sa génération à agir de même. « Nous devons mettre un terme à ce qui se passe et rompre ce cercle vicieux. Rester les bras croisés est tout simplement impossible ».

Devenu un habitué des postes de police, Eric Omondi a encore été interpellé il y a quelques jours pour avoir distribué de la farine de maïs à ses sympathisants. Son geste justifié par une crise alimentaire frappant plus de 4 millions de Kenyans n’a apparemment pas été du goût des forces de l’ordre…