Le mouvement de protestation de l'opposition contre l'inflation au Kenya a donné lieu lundi à des affrontements avec les forces de l'ordre, notamment devant des bureaux gouvernementaux à Nairobi, avec une vingtaine d'arrestations, dont celles de deux députés.

Les manifestants ont de leur côté lancé des pierres sur la police anti-émeute dans ce quartier de la capitale. Les organisateurs de la manifestation avaient prévu de marcher vers State House, le palais présidentiel.

A Kibera, le plus grand bidonville de Nairobi, des manifestants ont mis le feu à des pneus, selon des journalistes de l'agence française de presse.

Ce mouvement de protestation avait été interdit dimanche par les autorités.

Les Kényans souffrent de la flambée des prix des produits de première nécessité, de la chute brutale du shilling par rapport au dollar américain et d'une sécheresse record qui a plongé des millions de personnes dans la famine.

La police avait reçu deux demandes de manifestations, dont l'une du parti d'opposition Azimio la Umoja. "Les deux groupes avaient l'intention d'organiser des manifestations pacifiques. Mais pour la sécurité publique, aucune n'a été accordée", avait expliqué dimanche Adamson Bungei, chef de la police de la capitale kényane, évoquant notamment le non respect du délai de trois jours pour déposer une demande de manifestation.

Malgré l'interdiction, des manifestants se sont réunis pour protester contre le coût de la vie. "Nous resterons ici jusqu'à ce qu'ils n'aient plus de gaz lacrymogène", a déclaré l'un d'eux, Markings Nyamweya, 27 ans.

"Nous sommes venus ici pacifiquement, mais ils nous ont jeté des gaz lacrymogènes", a affirmé un manifestant, Charles Oduor. "Ils nous mentent tous les jours. Où est la farine de maïs bon marché qu'ils ont promise ? Où sont les emplois pour les jeunes qu'ils ont promis ? Tout ce qu'ils font, c'est embaucher leurs amis", a ajouté ce jeune homme de 21 ans.