Jean-Yves Eboumbou Douala Manga Bell, roi Douala mène un combat de longue haleine depuis plusieurs années. Voulant faire admettre son triste passé colonial à l’Occident, cet homme de 65 ans refuse de baisser les bras.
Son bisaïeul le roi Rudolf Douala Manga Bell fut exécuté en 1914 par les allemands, dont il « menaçait les intérêts ». Son crime ? Avoir refusé que la puissance coloniale n’expulse les autochtones de leurs demeures pour y ériger des usines. Un acte assimilé à de la pure rébellion et qui a valu au Roi Manga Bell d’être pendu durant la première guerre mondiale.
Un siècle plus tard, son descendant reprend le flambeau dans l’espoir que l’Allemagne reconnaisse ses crimes. Celui que l’on surnomme « Le roi Bell » s’active à faire admettre les atrocités et exactions commises, mais aussi à garder vivante la mémoire de son ancêtre.
De passage à Ulm (Sud de l’Allemagne) en octobre dernier où une avenue a été rebaptisée du nom de son défunt parent, il a salué ce geste symbolique, synonyme de changement. Très attaché au passé, l’héritier de la dynastie souhaite également de plus gros efforts de la part de l’Etat camerounais en termes d’éducation nationale.
Mettre en avant les figures historiques du pays, afin que la jeunesse se connaisse mieux ; et que l’Europe accepte de faire face à ses actes. Voilà en gros le message de l’actuel souverain de l’ethnie Sawa-Douala.
La Fédération congolaise de football (FECOFA) vient d’être ébranlée par une sordide affaire de pédophilie à laquelle seraient mêlés des responsables.
Un réseau pédocriminel dont auraient été victimes plusieurs jeunes depuis près de 20 ans, sans que les autorités (pourtant averties) n’aient réagi. C’est un journaliste français qui a dévoilé le pot aux roses après une longue enquête. Ayant recueilli de nombreux témoignages de joueurs et autres professionnels du football congolais, Romain Molina (c’est son nom) a exposé le résultat de ses investigations. Trafic d’enfants, chantage et pression sexuels de la part de personnes influentes sur mineurs, abus (…), la liste est encore longue.
Suite à la dénonciation, la Fédération congolaise de football a décidé de suspendre 6 sommités de sa structure, le temps de mener sa propre enquête. Romain Molina n’en est pas à son coup d’essai, il y a dix mois il avait ouvert le bal avec un scandale similaire qui impliquait la Fédération du Gabon. Le modus operandi des entraineurs et hauts cadres était le même : Des enfants et adolescents dont les souhaits de devenir joueurs professionnels étaient exploités en vue d’obtenir des faveurs sexuelles. S’en suivit l’arrestation du Président de la structure pour complicité de pédophilie. Soucieux d’aider à démanteler d’autres réseaux, le journaliste s’est alors tourné vers la RDC.
L’arbre qui cache la forêt
Certaines histoires remontaient à 2002, mais les plaintes des concernés demeurèrent sans suite à l’époque. En 2020, la FECOFA a de nouveau été alertée suite à un match disputé en Guinée Equatoriale. L’ancien coach du RC Kinshasa fut lui-même mis en cause par des récits. En vain. Le top managment de l’équipe a choisi de fermer les yeux.
Il aura fallu une énième alarme de sonnée en début novembre pour attirer cette fois l’attention du Ministre des sports. Ce dernier a promis des sanctions exemplaires si l’affaire était prouvée. Pour l’heure, six individus ont été suspendus. Une ligne verte a également été ouverte afin de permettre à d’autres victimes de dénoncer leurs agresseurs. Selon Romain Molina, celles-ci sont probablement légion mais cette fois au moins, il y a une véritable volonté étatique de punir les coupables.
La belle malienne sait allier l’utile au talent. Après le grand succès de ses albums, elle se lance à présent dans la promotion de l’art digital vert.
Green Code, c’est le nom de l’entreprise fondée par Inna Modja et qui a pour objet la mise en relation d’artistes NFT, de codeurs et créateurs de contenus en faveur de la planète. Tout un programme !
La chanteuse qui en 2019 avait réalisé un documentaire intitulé Great Green Wall, a prouvé son attachement aux questions d’ordre environnemental. Avec Green Code, elle peut à présent institutionnaliser la chose. Mettant sur pied des ventes aux enchères spécialisées en NFT, sa structure permet de contribuer financièrement à des projets écologiques.
L’entreprise favorise en outre la promotion des jeunes talents à travers des expositions mondiales et encadre ces derniers sur la meilleure manière de protéger la planète. L’une des manifestations majeures a impliqué quelques 22 artistes originaires des quatre coins du monde. Leurs œuvres (digitales) ont été exposés dans une vingtaine d’aéroports conçus par le groupe Vinci, partenaire du mouvement.
Inna Modja a non seulement prouvé qu’elle était en mesure d’électriser les foules, mais aussi de mobiliser des opérateurs économiques notables à sa cause. Autant d’initiatives qui lui ont valu d’être promue au rang d’ambassadrice des Nations-Unis. Big up !
L’Enseigne de bijoux scelle ses 25 ans en ouvrant une nouvelle adresse au cœur de Casablanca et y dévoile une exposition pur or.
Initialement spécialisée dans la confection de bijoux en argent, la marque a franchi le cap de la joaillerie en or. Un move encouragé par une clientèle à la fois locale et subsaharienne. Bien décidée à célébrer son quart de siècle dans les règles de l’art, la maison s’est offerte une autre adresse dans la capitale économique du Royaume.
Le flagship dont l’inauguration s’est déclinée sous une myriade de créations en or traduit la nouvelle stratégie de l’enseigne. Stratégie incluant également l’ouverture prochaine de boutiques dans d’autres pays africains. « Nous tenons à être représentés sur place pour faire découvrir la créativité et le savoir-faire marocains. Notre clientèle voulait des bijoux en or, c’est chose faite, à présent nous sommes dans l’optique de nous étendre davantage » s’est exprimé le fondateur de la marque, Wadii Benyahya.
Baptisée Vendôme, la collection fait la part belle à des modèles délicats mêlant or 18 carats à d’autres matériaux précieux comme la perle fine ou le diamant. Côté coupes, la designer Safaa Bennani a voulu faire un joli clin d’œil aux géométries séculaires marocaines comme à des formes plus modernes. « J’ai revisité le trèfle, la main de fatma, le papillon, (…), car j’ai toujours besoin d’apporter une touche particulière à mes créations. C’est ce qui permet de générer une émotion visuelle » a-t-elle déclaré.
La marque qui écrit aujourd’hui un chapitre encore plus glamour de son histoire, change ainsi de positionnement pour le bonheur des amateurs.
L’ancien attaquant du Chelsea est au cœur de l’actualité malgré lui. Des photos postées par un prédicateur ivoirien ont laissé croire à sa conversion à l’Islam. Qu’en est-il vraiment ?
Dr Muhammad Salah, n’imaginait pas susciter une telle agitation sur la toile en publiant des images de Didier Drogba récitant la Fatiha à ses côtés. La news s’est bien évidemment répandue comme une trainée de poudre et a valu à l’ex-international des milliers de commentaires sur ce changement de foi.
Face à l’ampleur des réactions, Didier Drogba s’est senti obligé de clarifier les choses. « Je n’ai pas changé de religion. C’était juste moi qui rendait hommage à mes frères musulmans dans mon village. Un moment de convivialité ». Démentant les rumeurs, Didier Drogba a néanmoins tenu à réitérer son respect de toutes les confessions.
La petite tournée a en effet eu lieu dans la commune rurale de Guibéroua, dont il est originaire en présence de notables. Ces derniers ont voulu ponctuer la cérémonie en l’honneur du footballeur par des prières. « Il s’agit de bénédictions, on les accepte. Didier Drogba, l’a simplement fait par respect car il ne peut pas rester indifférent » a corroboré Abdoulaye Meité, parlementaire également invité ce jour-là.
Ce sont les fans turcs du champion, qui vont être déçus. Ces derniers s’étaient empressés de le féliciter et d’envoyer des prières en sa direction…
Poursuivi par la justice américaine pour blanchiment d’argent et fraude, la star des réseaux sociaux a écopé d’une lourde peine.
L’arrestation de Ramon Abbas alias Hushpuppi remonte à 2020, mais les autorités judiciaires viennent de prononcer sa sentence. Interpellé à Dubaï dans le cadre d’une collaboration entre le FBI et la police locale, l’influenceur s’est avéré être à la tête d’un large réseau de cyber criminels. Sa spécialité l’envoi d’emails en boucle visant à soutirer de l’argent à des inconnus. Montant de la somme amassée : 300 millions de dollars.
Suivi par 2 millions d’abonnés, Ramon Abbas avait l’habitude d’étaler sa richesse sur les réseaux sociaux et de recruter ses futures victimes en parallèle. Selon les rapports de police, il était également impliqué dans le blanchiment de plus de 14 millions de dollars pour le compte de pirates nord-coréens. L’homme avait monté d’autres escroqueries dont des banques, des entreprises, un cabinet d’avocats, une équipe de football et même un philanthrope qatari avaient fait les frais.
Appréhendé aux Emirats Arabes-Unis, il fut extradé vers les USA où il choisit de plaider coupable. Le jugement a été rendu le 8 novembre. Celui qui encourait jusqu’à 20 ans, a sans doute vu son incarcération réduite de 9 ans après avoir accepté de dénoncer ses acolytes. L’un d’eux, un camerounais d’origine, prénommé Brice Tokeo, n’a pas encore été arrêté.
Le fondateur de la plate- forme financière Wari est derrière les barreaux depuis 5 jours pour un triple viol. Retour sur une sombre histoire qui a débuté en octobre dernier à Paris.
Le chef d’entreprise franco-sénégalais n’aura pas eu le temps de souffler. Suite à la plainte de 3 femmes le 7 octobre passé, les autorités judiciaires françaises ont jugé bon de l’incarcérer après sa mise en examen. Une décision visant à prévenir toute tentative de fuite de l’accusé vers un autre pays.
Quelques jours plus tôt, Kabirou Mbodj donnait une interview au magazine Jeune Afrique, avançant qu’il était victime d’une machination, censée briser sa carrière. On savait l’homme «lâché» par ses pairs et vivant en « reclus » entre Paris et Genève suites à des déboires financiers, mais là les choses sont d’un tout autre niveau !
Le 6 octobre dernier, Kabirou Mbodj fait la connaissance de deux marocaines et d’une nigériane via un ami ; alors qu’il dinait dans un établissement du 4ème arrondissement. A la demande du businessman ou des trois femmes (les versions divergent), elles se sont rendues chez lui pour finir la soirée. Scénario classique, dont le dénouement n’a pas joué en faveur de l’homme d’affaires. Dès le lendemain, ses « invitées » sont allées déclarer leurs agressions au commissariat. Convoqué par la police, il avait réfuté leurs accusations en bloc, avant d’être écroué début novembre.
Si pour l’heure son avocat se refuse à émettre la moindre déclaration, la presse sénégalaise a en revanche pris le parti de se déchainer sur l’ex-super star de la finance, sans égard à la présomption d’innocence. D’une descente aux enfers entamée en 2018, Kabirou Mbodj ne semble pas voir la fin…
Tradition héritée de la période coloniale, le port de la perruque pour les juges zimbabwéens fait actuellement débat.
Jugées coûteuses, les perruques des magistrats (fabriquées en Grande-Bretagne) sont devenues impopulaires dans un pays ravagé par l’inflation et la crise économique. En 2019, 64 postiches importés du Royaume-Uni avaient coûté la modique somme de 137000 euros. Un budget conséquent, que les contribuables n’ont pas vu d’un très bon œil.
Au sein du staff judiciaire, le mécontentement a poussé à la création d’un comité habilité à trancher sur l’avenir de cet accessoire arboré par tous les juges locaux. Un questionnaire paru en ligne a également interrogé les citoyens sur l’intérêt de maintenir ou non cette vieille pratique.
Calqué sur le modèle britannique, le port de la perruque était aussi appliqué dans les autres anciennes colonies, avant d’être définitivement abandonné par elles. En attendant que la population zimbabwéenne se prononce, des collectifs d’avocats se sont eux-aussi dressés pour demander l’abolition de ladite coutume.
Née il y a à peu près 50 ans, cette variante du football tente d’entrer par la grande porte des sports olympiques.
Les règles du Maracana sont les mêmes qu’au football à quelques exceptions près : Il se joue entre deux équipes de six et ceux qui s’affrontent doivent faire entrer le ballon dans un très petit but. Il n’y a pas de goals et le terrain est plutôt réduit. Des différences censées cultiver les techniques de conservation et de résilience chez les pratiquants.
Il faut remonter aux années 70 pour dresser l’Histoire de ce sport ayant vu le jour dans les quartiers populaires d’Abidjan. A l’époque, les jeunes s’amusaient avec les moyens de bord au sein de petits espaces. Sans le savoir, ils étaient en train de créer une tendance. Aujourd’hui celle-ci pourrait bien se retrouver propulsée aux jeux olympiques. C’est du moins ce qu’espèrent les organisateurs de tournois types.
Fort d’une identité culturelle, le Maracana séduit de plus en plus de footballeurs professionnels âgés entre 35 et 45 ans. Un avantage pour ceux qui se rapprochent de la retraite et qui voient en cette discipline une honorable reconversion.
Doté de sa propre compétition panafricaine (la Mara’CAN), ce sport connaît un regain d’intérêt considérable. Sera-t-il représenté aux JO de 2028 ? La chose est tout à fait jouable.
Dirigeant la Fondation Tomorrow, Maggie Gu est spécialiste des questions liées au développement du continent. Entrevue.
Inciter l’acquisition des savoir-faire spécifiques et mettre l’accent sur une croissance durable et équitable sont deux des piliers clés de cette ONG basée à Genève. Habituée des MEDays, sa numéro 1,
s’est penchée sur la meilleure manière d’appréhender la conjoncture actuelle et de transformer les crises en opportunités.
Vous vous trouvez à la tête de Tomorrow Foundation après une expérience de 18 ans dans le managment des affaires internationales. Qu’est-ce qui vous a conduit dans le caritatif ?
Avant toute chose, Tomorrow Foundation est une ONG dont les activités ne se limitent pas au caritatif. Il s’agit aussi d’un groupe de réflexion. Notre objectif est d’accompagner et de financer des initiatives ayant le plus grand impact social possible à travers l’Afrique. La première fois que j’ai mis les pieds en Afrique en tant que diplomate, c’était en 2003. Alors que j’étais convaincue du potentiel du continent, et que je savais que la diversification des partenariats économiques et politiques serait très positive pour son développement, j’ai pensé que j’avais besoin de jouer un rôle plus important et de mettre mon réseau et mon énergie au service d’initiatives que j’estimais pertinentes pour le développement local.
Il était donc naturel pour moi de créer Tomorrow Foundation et de poursuivre cette relation privilégiée avec l’idée de créer de nouvelles générations de chefs d’entreprise et une possibilité de changement pour l’Afrique grâce à l’éducation des jeunes, au développement des compétences et à la technologie.
Nous pensons, dans cette structure, que la technologie est un élément clé de la prospérité et du développement durable en Afrique comme dans le monde. La Fondation soutient le programme de numérisation de Junior Achievement Africa et est membre du comité numérique, et je me suis également engagée à soutenir diverses start-ups technologiques en tant qu’investisseuse depuis de nombreuses années.
Quels sont les grands axes de votre stratégie ?
L’éducation des jeunes, le développement des compétences et la technologie ont toujours été nos principales priorités pour créer de futurs leaders et une possibilité de changement pour l’Afrique. Notre partenariat avec Junior Achievement Africa est essentiel dans ce sens. Nous en sommes à la 5e année et je suis très heureuse de voir que notre engagement s’est traduit par des résultats tangibles dans différents pays africains. Nous avons également développé le concept de construction de « barrières souples ». L’idée est que la multiplication de projets de développement à petite échelle, faciles à démarrer et répondant aux besoins les plus urgents de communautés spécifiques, constitue le meilleur moyen de lutter contre la marginalisation et la radicalisation des populations les plus vulnérables.
Nous nous sommes toujours efforcés de maximiser les impacts sociaux et économiques de nos initiatives grâce à une sélection précise des projets, une plus grande réactivité et une expertise dans les économies africaines. La collaboration avec d’autres organisations plus importantes telles que Junior Achievement, l’une des plus grandes ONG au monde, ou l’Institut Amadeus, nous a permis d’élargir considérablement notre champ de travail et d’augmenter notre impact.
À ce jour, par exemple, grâce aux programmes Futurepreneurship, plus de 2 000 jeunes Africains ont développé leurs compétences en entrepreneuriat, en finance et en gestion de projets. Le nouveau programme numérique JA Deep permettra d’atteindre des centaines de milliers d’autres. Nous travaillons aussi depuis longtemps sur la lutte contre le terrorisme et avons publié un certain nombre de rapports dans les médias et les bourses d’études internationales. L’une de nos principales conclusions, tout comme de nombreux autres chercheurs l’ont également souligné, est que le développement économique pourrait réduire considérablement la volonté des gens de participer à des activités terroristes ; par conséquent, l’éducation pour le développement des compétences et l’entrepreneuriat est essentielle au maintien de la paix et à la prospérité en Afrique. L’Afrique est un continent en développement rapide qui regorge d’opportunités, mais pour les concrétiser, les gens doivent posséder à la fois des compétences générales et spécifiques. C’est pourquoi tous nos projets locaux avec JA sont liés à cette question. Notre objectif ultime est de doter les Africains de la capacité et des moyens pour mener à bien la vie qu’ils veulent pour eux-mêmes.
Vous encouragez les Etats à rompre avec les modèles économiques et les choix du passé ». Pourriez-vous être plus précise ?
Je constate que les investissements en Afrique deviennent de plus en plus stratégiques pour le reste du monde, d’un point de vue économique, social et géopolitique. La compétition autour des technologies d’avenir est entamée, le shoring entre voisins est désormais fortement pris en compte par les pays occidentaux, la jeunesse africaine est ambitieuse et dynamique (…). L’Afrique peut tirer parti de cette situation, utiliser sa propre expérience et l’expérience de la Chine pour développer son économie, négocier de meilleures conditions dans les accords commerciaux et de construction, mettre en place une structure assurant un meilleur contrôle et une meilleure utilisation des ressources locales, le transfert de technologies, la transformation des produits sur son territoire.
Quelles sont les priorités de votre fondation au lendemain de la crise sanitaire ?
La pandémie a ralenti de nombreux développements sur tout le continent et la crise économique a affaibli plusieurs économies africaines. Les activités de la Fondation n’ont jamais cessé tout au long de cette période, car toutes nos initiatives et programmes ont été maintenus. Maintenant que la pandémie est terminée, nous allons de nouveau accélérer nos partenariats avec les gouvernements et les institutions pour réévaluer les besoins des populations, en particulier ceux des jeunes, dans le contexte actuel. Les besoins et les désirs des populations ont en effet changé, en raison des faiblesses que la pandémie a provoquées dans de nombreux secteurs. L’accès aux technologies et l’accroissement de la numérisation des économies commencent par l’éducation et les infrastructures. Nous continuerons à nous concentrer là-dessus. Enfin, nous soutiendrons davantage les initiatives liées aux énergies vertes, comme celle que nous avons récemment rejointe avec United Cities et la Fondation Vihara. Ce partenariat ambitionne de développer des communautés refuges basées sur des systèmes d’énergies renouvelables, une agriculture décarbonée et un modèle économique permettant l’autonomisation, l’autosuffisance et l’expansion.
Tomorrow Foundation vise en outre à promouvoir une Afrique « culturellement confiante ». De quelles façons ?
Ce concept de « confiance culturelle » entre dans le cadre plus large d’avoir un continent fier de lui-même, et ne voit pas systématiquement les cultures étrangères et les pays étrangers comme meilleurs. Un continent qui ne se sent pas en sécurité et indépendant dans sa culture et son identité ne peut réussir et être indépendant économiquement et politiquement. Nous y participons en nouant des partenariats avec les institutions internationales prestigieuses de pays intéressés par la connaissance de l’Afrique, et qui peuvent lui apporter beaucoup en termes d’échanges intellectuels et pédagogiques. A ce titre, Tomorrow Foundation a conclu des partenariats passés, présents avec des institutions universitaires internationales telles que l’Université Fudan en Chine, l’Institut Amadeus au Maroc et l’Université hébraïque en Israël, pour encourager la communication interculturelle et le développement international. Nous avons également travaillé avec de nombreuses ONG au Libéria, au Tchad, au Ghana et dans de nombreux autres pays africains sur le développement d’initiatives culturelles et éducatives africaines. Nous avons financé des prix et des bourses dans des écoles et des universités telles que United World College afin d’encourager les étudiants à avoir des visions globales diversifiées. Nous croyons fermement en la capacité des jeunes à transformer le monde, et nous sommes impatients de voir comment les graines que nous avons semées rendront le monde meilleur un jour.
Ce n’est pas la première fois que vous participez aux MEDays. Selon vous, comment dépasser le stade des mots et parvenir à des mesures concrètes ?
Des instances comme les MEDays sont très importantes car des personnes d’horizons divers et aux ressources différentes peuvent se rencontrer, se rendre compte qu’elles partagent une vision commune et décider de coopérer sur de nouveaux projets. Personnellement, j’ai déjà commencé à discuter avec quelques confrères pour voir comment nous pouvons soutenir certaines initiatives. Aussi ces événements contribuent à rendre « plus forts» certains messages sur la scène internationale. Et lorsque ce sera le cas, tous les acteurs politiques et économiques, qui étaient peut-être hésitants ou perplexes auparavant, suivront le mouvement et lanceront des actions en conséquence. C’est ce que je pense de la finance verte et des nouveaux modèles économiques basés sur les joint-ventures.